Observation d’une plante nuisible: la Renouée du Japon

Certains résidents du lac ont récemment observé une plante nuisible car envahissante, il s’agit de la Renouée du Japon, communément appelé bambou japonais. On la retrouve déjà à quelques endroits sur des terrains longeant la route du chemin du lac.

Comment la reconnaître?

La renouée du Japon peut dépasser rapidement trois mètres de hauteur et devenir très dense. On la reconnaît à sa tige creuse semblable à une canne de bambou. Ses feuilles, d’une vingtaine de centimètres, sont en forme de cœur et à la floraison (septembre et octobre), elle produit des fleurs d’un blanc crème. Ces dernières sont peu fertiles, ce qui fait que la plante se reproduit plutôt par ses racines. Celles-ci peuvent faire plus de trois mètres de profondeur. En largeur, elles peuvent atteindre jusqu’à 20 mètres en plus de pousser de quelques centimètres par jour.

Un danger pour la biodiversité

Lorsque cette plante se retrouve sur un terrain vague, abandonné ou en friche, elle prend rapidement l’espace disponible. Elle appauvrit la biodiversité végétale et animale, perturbant ainsi l’équilibre des écosystèmes. Cette envahissante va même jusqu’à prendre la place des autres végétaux, puisqu’elle croît plus rapidement qu’eux. Elle devient plus haute que les herbes ou les autres plantes, créant trop d’ombrage pour les autres espèces. De plus, cette plante libère des toxines par ses racines, ce qui ralentit la croissance des autres végétaux.

Un danger pour votre maison

Les racines de la renouée du Japon sont très robustes. Celles-ci peuvent s’infiltrer à travers le béton, brisant ainsi les fondations des maisons ou le pavage des entrées. En Angleterre, plusieurs propriétaires ne peuvent plus vendre leur résidence, car les terrains sont littéralement envahis par la plante. Dans certains pays, les prêteurs hypothécaires refusent parfois de financer certaines propriétés en raison de la présence de la plante.

Des coûts supplémentaires

Si on laisse la plante envahir les fossés et les cours d’eau, les contribuables et propriétaires peuvent s’attendre à des coûts supplémentaires puisque la coupe de celle-ci exige plus d’argent que les herbacées conventionnelles. De plus, les tiges séchées peuvent se retrouver dans les ponceaux, obstruant ceux-ci et limitant la libre circulation de l’eau.

Comment la détruire?

Tout d’abord, si vous avez une population de renouée du Japon sur votre terrain, sachez qu’il sera très difficile de l’éradiquer et que votre combat va durer de nombreuses années.

L’une des techniques de lutte consiste à réaliser des coupes répétées près du sol ou à faire de l’arrachage manuel (au moins quatre fois par année). Des essais sont actuellement en cours dans plusieurs municipalités du Québec afin de contrôler la croissance de la renouée : on procède à des coupes successives et on implante une membrane géothermique qui bloque les rayons du soleil et qui brûle les racines. Cette technique permet éventuellement d’épuiser la plante. Il est important de noter qu’un minuscule fragment de racines ou de tiges laissé dans le sol peut reprendre de lui-même, créant ainsi une nouvelle pousse, et ce, même après dix ans de dormance. Assurez-vous de ramasser tous les fragments (tiges, inflorescences, rhizomes), de les mettre dans des sacs- poubelle et de les jeter aux ordures. Surtout, ne compostez pas cette plante et ne la jetez pas dans la nature.Alors, avant de tomber sous le charme de cette belle grande plante aux fleurs blanches, demandez-vous s’il s’agit de la renouée du Japon. De nombreux peuplements longent plusieurs routes et il est tentant de la prendre pour l’implanter chez soi. 

Référence: Gouvernement du Québec / MAPAQ

Crédit photo: Lucie Regnaud